"Il fait un temps superbe. Robert ayant fait les courses ce matin revient avec une bonne nouvelle. On ne trouvait plus de sucre depuis une semaine et voici qu'à l'épicerie Baudet, à Malo, on vend des pains de sucre. Maman nous y envoie tous les trois afin d'en faire une petite provision pour l'hiver. Nous allons donc chercher ces fameux pains de sucre de cinq kilos [...]

Nous nous étonnons de la forme et de la blancheur de neige de ce sucre [...]

Un jour du sucre, du sel, du savon, pas de café, pas de beurre ! Un autre jour du "cristaux", plus de sucre ! Il est évident que ce sera la misère cet hiver ! Il y aura beaucoup de privations de toutes espèces ! Aurons-nous seulement du charbon ?"

Jean Morel, architecte est chargé de construire un édifice spécialement destiné à un journal avec des aménagements intérieurs adaptés, décrits dans une revue de 1910.

Sa façade est d'une composition plaisante. Une grande diversité dans la forme des baies, des petits toits des bow-windows et des toitures des deux coupoles latérales égaye la façade qui aurait été sans cela trop solennelle. La statue de Gutenberg, symbole de l'imprimerie, occupe le centre de la composition.

Le soubassement est en pierre bleue de Soignies et les briques silico-calcaires sont recouvertes d'un enduit de ciment.

Le balcon est en ciment armé et la balustrade décorative, en faïence.

Enfin, couronnant le tout, une enseigne lumineuse se développe en arc au-dessus duquel peut se placer un écran mobile pour des projections cinématographiques et de la publicité lumineuse.

A l'intérieur, la salle des dépêches, ouverte au public est pavée en mosaïque et plaquée de marbre rouge des Flandres. Des vitrines et des cadres présentent les illustrations d'actualité et la réclame lumineuse.

A l'extrêmité de ce hall, la salle relative au journal a un carrelage en mosaïque et des murs revêtus de céramique. Le public peut assister à travers une cloison vitrée à l'impression du journal.

Un large escalier en marbre conduit au bureau du Directeur et aux autres bureaux.

Le reste du rez-de-chaussée est occupé par les ateliers.

Un monte-charge permet le transport du papier dans la réserve du premier étage.

La porte de gauche de la façade constitue une entrée particulière conduisant directement au premier étage par un escalier monumental en marbre lunel avec rampe en fer forgé. on accéde ainsi aux salles de réception: immense salle de fêtes, fumoir, salon, bibliothèque, serre, jardin d'hiver...

Les autres étages sont des appartements privés avec confort moderne.

La terrasse en ciment volcanique est un vaste espace transformé par un habile horticulteur en une sorte de jardin suspendu.

Voici également le plan du sous-sol aménagé.

La dépense s'élève à environ 240 000 francs.

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Voici un extrait d'une lettre envoyée par David d'Angers à son ami Victor Pavie datée du 11 septembre 1845, expliquant les préparatifs de l'inauguration de la statue de Jean Bart le 7 septembre 1845:

A. Fabre est un constructeur parisien spécialisé dans la construction de voûtes "économiques", "légères", "sans poussée" en ciment armé imitant la pierre. Il est primé à l'Exposition Universelle de 1900. Son système avait été déposé en 1896, date de la fondation de sa Maison. Il participe aussi à l'Exposition de Paris de 1931 et des Arts Décoratifs en 1935.

Il a des succursales à Strasbourg, Bruxelles et Londres.

Il travaille avec un enduit simili-pierre et chaque objet est moulé. Les moules sont fabriqués à Paris.

Comme on peut le voir sur la publicité ci-dessus, il réalise la voûte de l'église de Rosendaël. Sa construction est achevée en 1906.

Le 16 juin 1940, dans le livre "Sur la Paille" on peut lire: "l'église a complètement brûlée. Il n'en reste que les murailles et les piliers, aussi la messe se fait-elle dans la salle de patronage des garçons."

En 1958, "le 20 juillet, inauguration de l'Eglise Notre-Dame dont la reconstruction à l'identique est achevée." (source: chronologie de Patrick Oddone  dans le livre "Rosendaël, de mémoire vive").

A l'entrée du port de Dunkerque, est élevée de 1898 à 1899 la maison des pilotes contenant le poste des pilotes, les bureaux d'administration du Pilotage, la salle du Conseil et les salles de cours pour l'instruction des canotiers lamaneurs. C'est l'entreprise Parezys qui est chargée de la construction.

Au rez-de-chaussée le porche d'entrée donne sur le vestibule. Sur la droite se trouve la salle du Poste des Pilotes et une autre salle servant de vestiaire pour y déposer ses vêtements de mer. A gauche, s'ouvre le poste du pilote de service avec lit de camp pour la veille.

Au premier étage, ce sont les bureaux de l'administration. Au-dessus du porche c'est le bureau du chef, avec fenêtre à balcon et vue sur la rade, à côté une salle des Conseils et le bureau du sous-chef, le bureau du receveur et une salle d'attente pour le public.

Le grenier sert de dépôt pour la voilerie. Un escalier à vis donne accès au belvédère surmontant la tour carrée du porche. C'est le poste d'observation du pilote de service.

L'architecte chargé de la réalisation de ce bâtiment est Jean Morel.

La revue spécialisée d'architecture qui mentionne cette construction déclare: "Cette intrusion de l'architecte dans le domaine ordinaire de l'ingénieur maritime nous a paru analogue à l'effet piquant d'un rosier en fleurs implanté dans un champ de navets."

La façade rappelle l'architecture des Flandres. avec un mélange de briques blanches et de briques rouges formant des dessins géométriques. "

Ce bâtiment existe encore, mais sans la tourelle supérieure.

Hier, Robert est revenu de l'Institution Sainte-Marie avec une histoire cocasse. C'est une farce qu'il a joué, avec ses copains, à la soeur, prof de maths et à un Allemand qu'ils avaient kidnappé...

"J'ai fait classe aujourd'hui sans histoire...

Maman m'a préparé le thé que nous prenons ensemble en nous racontant notre journée. Elle m'apprend qu'on ne trouve plus de café dans les magasins, ce qui est un grand désastre pour notre famille qui en est grande consommatrice.

Des bruits courent encore selon lesquels les Anglais auraient bombardé Ostende et Boulogne"...

..."Nous sommes bien heureux d'être tous réunis. Voici une semaine que j'ai repris le travail. Mes frères ont eux aussi repris la classe. Robert se rend chaque jour à l'Institution Sainte-Marie où des cours sont donnés aux élèves du Collège Jean-Bart... par les professeurs des deux Collèges"...

Robert explique que Madame Acker parle des Allemands qui logent chez l'habitant...

"Et puis, ajoute Robert, Mademoiselle Martin qui habite une maison du centre de Coudekerque-Branche a également des Allemands chez elle. Elle nous a raconté qu'ils sont aimables mais cela ne l'empêche pas de leur faire des niches et des noises à l'occasion, ainsi, l'autre jour, elle leur a dérobé tout un saucisson"...

Mademoiselle Martin deviendra par la suite Madame Damman, bien connue au lycée Jean-Bart.

Voici tout d'abord la représentation de la façade :

Photo de la salle à manger:

                      Photo ci-dessous: l'entrée:

On reconnait en haut la peinture que je décris dans mon article précédent. En dessous, on peut y lire le nom de la Villa Beau-Séjour.

Cette villa est l'oeuvre de Jean Morel, architecte à Dunkerque. Elle fut construite au début du XXe siècle.

Une revue spécialisée dans l'architecture, datant de 1910 nous la décrit en détail.

Elle est bâtie aux confins de Rosendaël sur la zone des servitudes militaires de la ville. Sa tourelle et son beau campanile émergent d'un fouillis de verdure.

D'après les plans, au rez-de-chaussée se trouvent le salon et la salle à manger de réception ainsi que la petite salle à manger dans l'angle sud donnant sur les jardins.

Les fondations sont en maçonnerie de brique de Rosendaël jusqu'à 0,50m de hauteur au-dessus du sol.

Les murs en élévation sont en pans de bois et constitués de madriers recouverts de plaque de liège avec enduit en ciment. Un treillage en fil de fer est cloué sur le liège pour assurer l'adhérence de l'enduit.

La toiture est en tuiles Leclerc-Duporcq sur latteaux en sapin.

A l'intérieur, un grand escalier est construit en chêne du pays ciré.

Dans le fond, un vaste panneau de peinture décorative "où dominent les tons clairs et gais représente une grande figure de femme assise au milieu d'un lumineux paysage d'arbres et de fleurs."

Dans le salon et la salle à manger, le parquet est en chêne de Hongrie foncé. Le meubles en teck du Tonkin et la décoration sont de style hollandais.

Dans la salle à manger, "une grande frise en carreaux de faïence, décor Delft, représente des sujets de marine: rivages, port, quais et les infinis de l'horizon sur la mer" décoration exécutée toute en bleu.

En plus, cette villa est équipée de tout ce qu'il y a de plus moderne: électricité pour les sonneries et l'éclairage, chauffage par la vapeur à basse pression...

Tout cela pour le modique prix de 113 000 francs !

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..." Pour commencer nous n'avons toujours pas d'électricité. Ensuite, nous n'avons pas très chaud chez nous, par ces temps de pluies et de tempêtes. De plus nous sentons les effets néfastes de la fatigue et le moral de chacun de nous baisse sensiblement."...