Le père d'Alphonse Bray, est nommé en 1832, "inspecteur de quartier par le Conseil de salubrité en prévention d'une épidémie de choléra arrivant en France.

En effet, dès le mois de juillet 1831, les navires venant des pays contaminés par cette maladie sont contrôlés dans le port de Dunkerque. Malgré la mise en quarantaine de ces bateaux et toutes les précautions prises au niveau de la vente des poissons et fruits de mer, le risque augmente au jour le jour.

Le 7 avril 1832, le maire de Dunkerque prend des arrêtés drastiques concernant le nettoyage des rues, des quais, des espaces publics, le dépôt et le ramassage des ordures.

Le 8 avril, il nomme des inspecteurs de salubrité chargés de veiller dans chaque quartier à l'exécution des mesures décidées la veille. La ville est divisée en 22 quartiers. Ces inspecteurs sont des Conseillers municipaux accompagnés de quelques notables de la Ville parmi lesquels se trouvent MM. Bonvarlet, Benjamin Morel, le Général Thévenet, Fialdès (beau-frère de Bray père) et Louis François Théodore Bray, lui-même...

L'épidémie dure jusqu'au 21 septembre. On relève pour l'arrondissement de Dunkerque, 551 cas et 341 décès, ce qui donne 0,58% de malades et 0,36% de décès sur l'ensemble de la population de cet arrondissement."

 Louis François Théodore Bray est chargé, aidé de MM. Joly et Carpentier-Bigorgne, de surveiller le 21e quartier. "Il concerne le Marché aux pommes (à l'endroit où se trouve le Palais de Justice actuel), la Place au Bois ( actuelle Place Jeanne d'Arc) la rue du Parc vis-à-vis de l'écluse de Bergues, la rue du Lion d'Or, le quai d'Orléans, la rue du magasin aux Fourrages (actuelle rue Thiers), la rue Dampierre et la place aux Fumiers."

(extrait du livre "Alphonse Bray et sa famille" de Jocelyne et Lysiane Denière).

En cette journée Internationale des Droits de la Femme, rendons hommage à une figure dunkerquoise bien connue: Manootje.

Voici le texte qui accompagne son portrait:

"Manootje !

Voilà Manootje!

Qui ne se rappelle cet échantillon féminin du type de la Rue.

Dunkerque se souvient de la pauvre femme à la jambe de bois dont on s'égayait tant.

Ses droleries, ses chansons, ses gestes, tout est resté dans la mémoire de la génération actuelle et le refrain de Carnaval a donné un nouveau regain de souvenir à Manootje.

Que de fois on a fait des farces à la malheureuse, hélas! le coeur humain a de ces erreurs, on ne croit pas être cruel en riant des misères des autres et cependant la pauvre fille ne méritait pas toutes ces tracsseries. Si la nature ne l'avait pas douée des ornements physiques désirables, était-ce de sa faute?

Elle était bien drôle quand pour un sou, elle vous entonnait une de ses chansons sur un air impossible à transcrire, mais était-ce donc une raison pour lui offrir de ces soupes à l'amidon et de ces panneckoukes dans lesquelles on avait introduit traîtreusement un beau morceau de mousseline.

Il faut croire que Manootje avai un estomac d'autruche car elle digérait tout cela avec un plaisir sensible.

Dunkerque Comique a voulu consacrer une de ses pages à ce type disparu, voilà Manootje passée à la postérité.

Combien parmi les grands hommes de nos petites gens d'affaires peuvent en dire autant au mois de Mai prochain."

Voici ce que l'on peut lire sur les côtés de cette image:

"Vive les Enfants de Jean Bart, Ce sont de fameux gaillards, chantait-on encore l'an dernier à pareille époque. Si cette année d'autres refrains ont remplacé celui-là, la jeunesse dunkerquoise a prouvé néanmoins que sa traditionnelle gaité était loin de s'évanouir. Bien au contraire, elle a pris, pendant les trois grands jours un essor nouveau grâce à l'intelligente initiative de quelques jeunes gens dévoués, auxquels la population ne saurait être trop reconnaissante.

Sous l'impulsion du Comité, Dunkerque a vu cette année son Carnaval briller d'un éclat nouveau et inattendu. Les nombreux étrangers qui; de tous côtés, sont venus prendre part à la joie universelle, ont pu - moins les fleurs cependant - se croire transportés à Nice dont le Carnaval est renommé, tant la foule des Masques et la variété brillante des costumes étaient grandes. A l'appel qui avait été fait chacun avait répondu et rivalisé d'entrain, de goût et d'invention pour lutter avec avantage dans les divers concours.

On peut dire que les prix ont été vivement disputés et le jury a dû, plus d'une fois sans doute, être embarrassé pour décerner la palme.

Le branle est donné et nous sommes persuadé que l'an prochain la fête sera encore plus belle.

Dunkerque Comique envoie toutes ses félicitations aux vaillants organisateurs et leur souhaite le succès  le plus durable.

Bravo aussi à ces généreux impressari du théâtre de "La Création de l'Homme". L'an dernier leur "soeur de Stella" avait garni l'escarcelle du pauvre, cette année leur nouveau truc a encore largement contribué au soulagement des malheureux.

Honneur à ceux  qui savent si bien allier le Plaisir à la Charité.

Bravo encore à tous et à l'année prochaine.

Bureaux Imprimerie Bichain, rue des Vieux Quartiers"