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TOUT SUR DUNKERQUE
20 mai 2020

Lundi 20 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez"

... " Au cours de la matinée, un ordre émanant de la Préfecture du Nord et affiché un peu partout nous apprend que:

" Tous les affectés spéciaux, les hommes mobilisables des classes huit à quinze, les jeunes gens de seize ans, sauf les P.T.T., les Chemin de Fer et Finances doivent se replier immédiatement sur le département du Loir-et-Cher, et ce, par tous les moyens."

Le frère de Maman, Robert et leur cousin Roger sont concernés. Ils partent donc ce même jour. le coeur déchiré, la famille les regardent s'éloigner :

"Un dernier geste de la main, ils tournent le coin, au carrefour du Boulevard (N.D.L.R : de la République et de la rue Danton), puis, plus rien ! Les voilà eux aussi disparus sur ce Boulevard qui mène à la guerre, "...

LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

..."par voie d'affiche, nous apprenons que le Contre-Amiral Platon, Gouverneur de la place de Dunkerque donne l'ordre de "rester, tenir et travailler..." . ( C'est là tout ce que nous désirons !) "La vie doit reprendre ou continuer à Dunkerque" précise-t-il.  On aimerait suivre ces conseils, mais c'est pratiquement impossible ! La vie devient un enfer !" ...

... " Toute la nuit une fois encore se passe à la cave. Elle n'a jamais été aussi terrible. L'ennemi s'acharne, bombardant le port à fond, semble-t-il"...

..." - Ça se passe vers la mer et le port, nous dit Monsieur Bourbillon.

- Oui, tout le ciel est en feu, ajoute mon père."...

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19 mai 2020

Dimanche 19 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez"

Robert prend son vélo et se rend place de la gare car il est "bien intrigué de tout ce qui s'est passé cette nuit" ...

... " Très vite de retour, Robert nous informe de ce qu'il a constaté:

- Ce qu'il y a de monde sur c'te place ! ... S'il y avait un bombardement, cela ferait du joli ! Et il y a de tout ! ... Ils attendent... quoi ? Rien de bien précis semble-t-il car on a l'impression qu'ils grimperaient dans n'importe quel train pourvu qu'ils partent..."

... " devine qui j'ai rencontré, et m'a parlé un instant ? Et bien, j'ai vu Roubieux !

Il s'agit de notre prof' de maths à tous deux. Elle habite Toulon, mais exerce sa profession au Collège Lamartine (filles) depuis de nombreuses années, puis de surcroît, depuis le début de la guerre, au Collège Jean-Bart (garçons). elle retourne régulièrement chez ses parents, dans le Midi car elle est célibataire." ...

 

... " Un coup de sonnette magistral et inattendu ! C'est mon grand-père qui s'amène en coup de vent. Il n'habite qu'à quelques minutes d'ici, sur Malo, et il est venu exprès pour nous dire qu'il pense que nous devons partir. Il a fabriqué une petite charrette avec une de nos poussettes d'enfant." ...

 

... " Maman dit à chaque instant qu'elle préfére ne pas s'en aller car il lui en coûte d'abandonner mon père, réquisitionné, étant fonctionnaire. Ce dernier par contre nous conseille de partir." ...

LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

La famille s'en va donc mais arrivée à Dunkerque, ils apprennent que ...

... " Ce n'est pas la peine de continuer "Ils" descendent vers la côte ! On ne peut plus passer !

Et donc sans bien comprendre ce qu'il convient le mieux de faire ou de ne point faire, nous retournons chacun chez nous en un demi-tour collectif. Retour rempli de commentaires et sans histoire, plus rapide que l'aller." ...

... "Mon père qui remonte souvent, trop souvent à notre gré en compagnie de Monsieur Bourbillon, ... redescendent cette fois nerveux et soucieux. Quelque chose d'insolite doit se passer, nous le devinons à leur comportement, ...

- Mauvaises nouvelles, disent-ils, du côté du port, le ciel n'est que feu et que flamme !

Nous nous disons, avec des voix caverneuses, tremblantes d'émotion et de frayeur:

-Si cela continue, il ne restera plus rien demain matin ! " ...

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18 mai 2020

Samedi 18 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez"

" Ce matin, à l'aube, nous avons été bien surpris d'être réveillés par une série d'explosions. Nous avons couru à la cave, mais il n'y a pas eu de suite. Je viens d'apprendre que les explosions entendues proviennent de l'attaque par les avions ennemis de l'épave du Floride qui a sauté sur une mine magnétique l'un des tous premiers jours de la guerre, et qui crâne maintenant bien fièrement comme si rien n'était, malgré sa profonde blessure, en bordure de mer, sur le rivage où il s'est enlisé, non loin du Casino de Malo. L'ennemi s'est mépris en attaquant cette ancienne unité de marine, en lançant quelques bombes qui sont tombées à proximité de la carcasse, et qui ont eu pour seul effet de briser les vitres de maintes villas de la digue-promenade et des rues avoisinantes." ...LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

 

... " Et les langues vont bon train. C'est ainsi que nous apprenons que Dunkerque aussi a subi quelques dégâts plus importants semble-t-il ! Une caserne et des quartiers entiers brûlent. Il y a des morts, il y a des blessés un peu partout dans la ville et dans l'agglomération. Le port est également le théâtre du drame : les réservoirs de pétrole sont en flammes ! Ce n'est que ruines et désolation déjà !" ...

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17 mai 2020

Vendredi 17 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez"

... " Mon père nous parle encore du nombre croissant de Belges et de Hollandais en ville. Les ambassades ne suffisent pas pour leur procurer de l'aide." ...

..." Les magasins d' alimentation dans toute la ville sont envahis par une foule considérable et vidés systématiquement de leurs approvisionnements de toutes sortes, dévalisés.LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

Il nous dit aussi que s'est généralisée la dispersion parmi les réfugiés d'un nombre inouï d'espions ou membres de la "Cinquième Colonne" se mêlant aux foules parmi lesquelles ils entreprennent un travail de démoralisation."...

... " Cependant, les alertes ne nous manquent pas, nous ne risquons pas d'en perdre l'habitude, bien au contraire. et les passages d'avions se font de plus en plus fréquents." ...

 

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16 mai 2020

Jeudi 16 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez"

" Au lever, c'est-à-dire plutôt en remontant de la cave comme nous commençons, hélas, à en prendre l'habitude, nous LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASEallons droit aux informations, car nous sommes évidemment de plus en plus inquiets sur notre propre sort ! La radio française se fait l'interprète d'un Message du Roi Léopold de Belgique à ses soldats. Prononcé en langue flamande, puis en français, d'une voix lente, grave et solennelle : "...

... " Le danger est-il proche ? Est-il latent ?"

 

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15 mai 2020

Mercredi 15 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez"

..."Le soir à la maison, au retour du travail, mon père nous apprend que la ville de Dunkerque est envahie par les réfugiés LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASEétrangers. Ceux-ci sont accueillis aux Collèges Jean-Bart et Lamartine, à l'école Sainte-Marie, pour Dunkerque et à l'Institution Sainte-Ursule pour Malo-les-Bains. On y procure des soins aux enfants et aux malades, et l'on distribue des vivres sous forme de boîtes de conserves et de réserves d'eau potable."...

 

"Que sera demain ?" se demande Gratienne Soyez...

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14 mai 2020

Mardi 14 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez"

" Ce matin, il faut, avec beaucoup de courage, se rendre au travail. Me voilà en route dès sept heures un quart pour Armbouts-Cappel. Je ne m'attendais certes pas du tout au spectacle s'offrant à moi sur la route de Furnes où je suis pourtant revenue voir hier ce qui se passait. Les convois de véhicules fuyant à vive allure s'étaient raréfiés ; mais aujourd'hui, c'est toute autre chose, et pourtant, il me faut traverser à tout prix !

Hallucinant tableau ! Je n'en crois pas mes yeux !" .....

Venant de Belgique,

..." ils sont là, hommes, femmes, enfants, vieillards, malades, infirmes ;... les uns portant les autres, les autres traînant les uns, sac au dos, couverture en bandoulière et valises, paniers et paquets de hardes à la main. Les uns vont sans souliers, les pieds sanglants, d'autres ont des bandelettes de tissu ou de méchantes chaussures  fatiguées, éculées ; je me demande en les observant s'ils les ont usées en marchant ainsi sur cette route du désespoir, ou s'ils les ont choisies exprès pour faciliter la marche !"...

Réussira-t-elle à traverser sans encombre ???...

... " En arrivant à l'école, avec bien du retard, bien sûr, c'est une autre surprise qui m'attend, assez désagréable ma foi ! Je trouve ma classe toute chamboulée, vide de matériel scolaire, mais aussi d'élèves. Monsieur Féryn semble les avoir renvoyés tous car ils ne peuvent évidemment pas travailler dans un tel déluge. " ...

Que s'est-il passé à Armbouts-Cappel ?  Tout son travail est réduit à néant ! ...

Et puis ensuite il y a cette affaire d'Inspecteur Primaire, chez qui elle se rend car "Nous ne ferons pas classe ce matin, me dit Monsieur Féryn, je vous demande seulement de retourner à Malo, allez au bureau de l'Inspecteur pour le prévenir de cet état de choses ; vous lui demanderez ce qu'il y a lieu de faire "... 

Le seul Inspecteur de tout l'arrondissement dunkerquois la "reçoit très vite, il semble très pressé"..." Refroidie par cet accueil glacial, avec force détails, mais avec une certaine hésitation sans doute, je lui raconte en gros les mésaventures du matin, toute émue encore de ce qui m'arrive !" ...

Conclusion de l'Inspecteur: LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

..."Mademoiselle Soyez, il vous faut retourner à Armbouts-Cappel faire classe au plus vite ! on ne peut actuellement laisser les enfants traîner les chemins. Dès cet après-midi, il vous faudra les accueillir. Ils vous aideront à remettre tout en ordre. Dites-le bien à Monsieur Féryn, qu'il ouvre au plus vite les portes de son établissement scolaire !" ...

Elle apprend qu'une heure après, l'Inspecteur... 

" s'en est allé, lui aussi en auto, emportant tout sur les routes du sud !"

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13 mai 2020

Lundi (de Pentecôte)13 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez"

"Journée angoissante au possible ! Tout en lisant ou en tricotant, nous ne quittons pas l'écoute du poste de radio. Les LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASEnouvelles sont mauvaises pour nous ! L'ennemi progresse dans l'Est. C'est l'opération massive à la fois de la Luftwaffe et des Panzerdivizionnen" ... "Monthermé et Sedan sont occupés."...

 

 

12 mai 2020

Dimanche de Pentecôte 12 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez"

" Nous venons d'apprendre que des réfugiés étrangers, Hollandais et Belges sillonnnent les routes de Flandre depuis Ghyvelde en direction de Dunkerque puis de Calais. Robert, qui est d'un naturel curieux, m'invite à le suivre. A bicyclette nous allons nous rendre compte de ce qui se passe exactement. Arrivés au Canal de Furnes, nous nous arrêtons car nous apercevons très bien la route de l'autre côté de la berge, et il me semble même qu'il serait dangereux pour nous de nous y hasarder. C'est un défilé constant et serré de voitures circulant à vive allure."...LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

..." Il y a des automobiles puissantes et luxueuses supportant des chargements imposants de matelas et literies de toutes sortes, des camions et des camionnettes bondés de gens, chargés de meubles, voire de batterie de cuisine, des autobus même, comblés de passagers et de bric-à-brac hétéroclite, et même, triste ironie, une voiture de pompes funèbres."...

... " Dis, Bert, qu'allons nous devenir? "...

En effet, que vont-ils devenir ? .........

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11 mai 2020

Samedi 11 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez"

"Une de nos voisines, en passant devant chez nous juste au moment où je pousse le nez à la porte pour me rendre compte du temps qu'il fait, prête à sortir ma bicyclette pour partir de nouveau au travail malgré cette nuit d'insomnie, me dit confidentiellement à voix basse:

- Et bien ! Ils en ont fait du propre cette nuit !LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

- Comment cela ?

- La D.C.A. a abattu un bombardier anglais qui revenait d'un raid sur l'Allemagne ! Les parachutistes ont été recueillis sur le territoire de Leffrinckoucke, dans les dunes."

Puis elles discutent de cette étrange affaire de religieuse... !

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