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TOUT SUR DUNKERQUE
30 mai 2020

Jeudi 30 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez

"La journée se passe assez tristement... Du seuil de la porte nous voyons toujours les deux épais nuages de fumées noires qui recouvrent Calais et Dunkerque. Ça n'en finira donc jamais de brûler." 

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" Je dors très mal cette nuit... toujours aussi chagrinée de tout ce qui se passe. Mon sommeil est peuplé de cauchemars, et je me réveille souvent, sentant le sol tressaillir longuement et sourdement sous moi tandis que les vitres vibrent comme si elles allaient soudain se réduire en miettes. J'en ai le coeur qui bondit ! Ce doit être encore des LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASEbombardements sur Dunkerque ! Sur notre maison peut-être ... Mon père ! et les autres ! Que font-ils ? Que deviennent-ils à cette heure ? Et toujours ces interminables trains de bombardiers lourdement chargés circulant dans le ciel lointain ! Comme cela doit être dur et terrible là-bas !

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28 mai 2020

Mardi 28 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez

"Nous avons de la chance cet après-midi, sous un soleil magnifique nous allons à la distribution de pain: c'est presque une promenade estivale !"LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

On peut remarquer que ces jours-ci, en 2020, le temps est presque le même qu'en 1940.

 

... "Devant la boulangerie, à Vieille-Eglise, il y a foule, mais tout le monde se révèle calme et discipliné"...

Décidément, c'est encore identique à l'heure actuelle mais pas pour les mêmes raisons.

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27 mai 2020

Lundi 27 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez

Ils sont installés dans la petite maison de Nouvelle-Eglise sur des ballots de paille. Madame Kerkhove, la propriétaire leur apporte du café chaud. Ils se rendent par groupe à Vieille-Eglise pour acheter du pain.LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

" Madame Kerkhove nous apprend des nouvelles entendues à la radio : Calais est occupé presque entièrement par les Allemands, quelques bastions toutefois résistent encore autour du Vieux Calais où se trouve la Tour du Guet. Nous assistons d'ici à un spectacle atroce et qui, bien que lointain nous brise le coeur. Là-bas, vers Calais, une fumée épaisse et noire se dirige vers l'est sous la poussée du vent. Et du côté de Dunkerque, une image similaire nous dit suffisamment que nous avons toute chance de ne plus rien retrouver à notre retour !

- Ce sont les réservoirs de pétrole qui continuent de flamber, nous dit Parrain.

 Je me dis en moi-même que ce doit être toute la ville qui flambe ainsi, pour qu'il y ait tant et tant de fumée. Ce n'est pas croyable! Comme j'aimerais savoir ! "

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26 mai 2020

Dimanche 26 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez

lls reprennent leur route.

"Le soleil est monté rapidement. Il fait une chaleur torride à présent. Nous éprouvons beaucoup de lassitude à la marche. Tout à coup un bruit de ferraille assourdissant, épouvantable ! Nous apercevons au loin devant nous un épais nuage de poussière se soulevant, pareil à une tornade qui fait que nous devinons plutôt que nous le voyons, le convoi d'engins motorisés ennemis fonçant sur notre groupe et s'approchant de nous à une allure vive et sûre, ne semblant se soucier aucunement des obstacles pouvant le gêner. La vue de ces tanks nous effrait soudainement, de plus en plus au fur et à mesure qu'ils se rapprochent de nous"... " Nous prenons la sage précaution de nous glisser sur le bas-côté de la route, le plus possible à ras du fossé, nous faisant infiniment petits. Il s'agit de chars d'assaut descendant vraisemblablement de Saint-Omer et de Watten en suivant le cours de l'Aa pour se diriger sur Gravelines, ou encore pour bifurquer vers Calais où les combats sont en cours, nous ne pouvons savoir. Le buste d'un soldat allemand émerge de la tourelle du premier engin, il nous fait signe de la main de nous écarter, d'un geste rude et catégorique, et nous prenons garde de lui désobéir ! Les chaînes larges et lourdes labourent le sol dans un bruit assourdissant, entamant et endommageant en y dessinant l'empreinte de leurs maillons l'asphalte de la route ramollie sous le soleil brûlant. Nous demeurons stupéfaits, muets d'étonnement devant cet armement efficace tant par sa maniabilité apparente que par sa rapidité et sa puissance faisant déjà partie de l'enfer ! "...

LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

 

Ils vont continuer leur route et rencontrerons encore de nombreux convois de ce genre. Ils seront aussi en quête d'eau et aboutissent à Vieille-Eglise où ils vont trouver un refuge pour quelques jours dans le local du boucher qui vient tous les samedis d'Audruicq.

..." Elle nous ouvre la porte. Il n'y a qu'une seule pièce toute minuscule, dans une véritable maison de poupée, mais elle est très propre"..." Nous commençons par nous désaltérer avec de la bonne eau fraîche car la maison possède une courette avec un puits."...

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25 mai 2020

Samedi 25 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez

..." le jour est là, les obus sifflent encore, toutefois l'abri s'est presque vidé. Mes yeux se portent vers les coins aux énigmes... J"explique à mots couverts à ma mère... mon odyssée de la nuit"...

..."Une dernière fois je refais à la dérobée ma petite inspection à la recherche d'indices qui pourraient me révéler et me faire comprendre tant de mystères, mais il n'y a plus de câbles, il n'y a aucune trace de sang à l'entrée, et dans le mur, à hauteur du front, à l'endroit précisé par la dame, il n'y a rien qu'un petit trou circulaire dans la brique qui ne décèle rien de plus mais qui, à mon avis aurait peut-être pu servir à des communications avec l'extérieur. Rien en apparence de bien précis, le mystère demeure complet..."

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..." et les obus fusent et pleuvent toujours !"....

LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

 

"Nous reprenons aussitôt le chemin que nous avons suivi l'autre jour pour venir à Grand-Fort-Philippe, mais en sens inverse ! Pourtant le paysage était si souriant, si sympathique à l'arrivée ! Malgré le soleil joyeux qui étincelle de tous ses feux chaque jour, tout pleure en nous et autour de nous ! Tout a souffert cette nuit. Pas une habitation n'a été épargnée semble-t-il... Des fils électriques et télégraphiques pendent lamentablement à chaque pylône ou au long des façades des maisonnettes... partout les vitres sont pulvérisées, et les rideaux déchirés, déchiquetés, gonflés par les courants d'air volent désespérément, les toitures arrachées, les tuiles brisées jonchent le sol, les façades éventrées laissent voir les intérieurs délabrés, fracassés, massacrés eux aussi. Pauvres gens victimes de ces terribles combats."...

Ils quittent Grand-Fort-philippe, prennent la route, rencontrent des Allemands cachés dans les fossés, sont bombardés et sortent miraculeusement imdemmes, vont à la recherche du pain, ... la nuit arrive, ils trouvent un berck pour s'abriter, il y a déjà beaucoup de monde mais ils ne recevront pas de bombes cette nuit-là car un violent orage éclate...

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24 mai 2020

Vendredi 24 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez

Après une nuit paisible et "toujours pas trop de réfugiés dans la salle"... "l'atmosphère n'est plus la même que la veille. cela cache quelque chose sûrement ! D'où viennent brusquement toutes ces personnes ? Tout à coup un coup sourd nous refroidit tous, amèrement. Cela doit être un coup de canon, pas de doute ! Le souvenir de la pièce à longue portée campée sur le pont de Gravelines ne me rappelle rien de bon : il s'y préparait un combat ! Nous y voici"...

... "Soudain, du bruit dehors... des souliers ferrés... Nous nous regardons avec angoisse ! La porte de la salle s'ouvre ... Une invasion de soldats en uniforme kaki... ce sont des soldats belges avec armes et bagages..."

..." désabusés, annéantis et presque au bord des larmes"... "ils ont perdu leur commandement."..."leurs chefs ont disparu"... lls "ont secrètement l'intention de se mettre en  civil et de s'adresser dans ce but aux habitants de ce village de pêcheurs"...

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LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

..."Tout à coup, nous faisant oublier ce petit incident imprévisible, la porte s'ouvre une fois encore"...

" - Ils sont là !"...

... " - Qui ?

- Mais les Allemands, pardi !

- Ciel ! "...

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... " Tout à coup, vers les huit heures du soir : ssss. zzzzz. ou.ou.ou ! boum ! un siffement strident et continu se rapprochent, une explosion : un obus vient d'éclater à proximité... ça y est, pour nous l'offensive est ouverte. Nous ne demandons pas notre reste  ! "...

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Ils se réfugient dans la cave de la mairie où il se passera de vraiment drôles de choses, en dedans et au-dehors!!!

"Evidemment, tout cela est plutôt louche !"

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23 mai 2020

Jeudi 23 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez

Ne pouvant passer le pont, ils restent à Grand-Fort-Philippe ...

LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

... " C'est pourtant l'occasion pour moi de prendre hâtivement connaissance de ce petit village de pêcheurs où je n'ai jamais eu l'occasion de venir, bien qu'il ne soit qu'à une vingtaine de kilomètres de Dunkerque. Il est assez coquet, sympathique, composé de petites maisons sans étages et portant des toits inclinés de tuiles rouges, toutes blotties les unes contre les autres, véritables maisons de poupées. Par contre le bâtiment communal servant de mairie  semble assez important. Les rues sont d'étroites venelles et ruelles dans lesquelles il semble que deux voitures ne pourraient se croiser"..

..." Cette journée encore se passe relativement vide de tout incident remarquable, et notre seconde nuit également."

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22 mai 2020

Mercredi 22 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez"

Après cette nuit difficile dans les casemates de Saint-Pierre à Calais, la famille se regroupe et discute de ce qu'il convient de faire.

"Tout d'abord nous retournons au train pour voir ce qu'il en est" ... "encore faut-il que le train n'ait pas poursuivi son chemin !"

..." mais non ! il est bien là, ausi long, aussi minable, "... " Et que sont devenues les cornettes blanches ? Nous n'en avons plus trouvé trace où que ce soit !"...

... "mon grand-père qui ne craint cependant pas grand' chose se charge de l'expédition."

Il débarque leurs affaires et en profite pour inspecter les lieux. Il aperçoit "dans la pénombre d'un jour naissant, que les wagons sont en fâcheuse position, entièrement déséquilibrés"... Nous nous éloignons très vite du convoi maudit."...

Il commente ensuite ce qu'il a vu, "trois bombes , très probablement aussi des bombes à retardement, sont tombées à nos côtés, ainsi que des bombes à ailettes. C'est miracle que nous soyons encore tous là"...

Ils se désolent de leur allure et de leur tenue. "Nous ne sommes pas non plus très jolis à regarder" ... "Pour mon compte j'ai la désagréable surprise de m'apercevoir que mon petit tailleur est taché de sang, ainsi que nos deux sacs de voyage. Où donc ai-je pu ramasser ces taches ? Est-ce dans l'abri, est-ce parmi les couvertures dans le wagon fatal ?

Après toutes leurs aventures dans le train bizarre et dans les casemates, grand-père a peur qu'on les prennent pour des espions et ils s'empressent de quitter Calais au plus vite.

" Bientôt nous nous retrouvons sur la grand'route, en direction de Boulogne et de Montreuil, je ne sais, et bien entendu parmi le flot intarissable de réfugiés. Ils sont encore nombreux, semble-t-il, Belges et Hollandais surtout par rapport au nombre restreint de Français."...

... Fatigués, usés, sans boire ni manger, ils continuent leur chemin... quand tout à coup, arrivés au niveau de Blériot-Plage, "je suis tirée de ma torpeur ! Je m' étonne! Quelque chose est en train de changer dans cette marche mécanique" .. "On dirait qu'il se produit un remous dans la foule, en même temps qu'un long murmure, chuchotis incompréhensible"... "une partie du troupeau est en train de faire machine arrière, de virer de bord"...

LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

 

Après bien des hésitations, "poursuivre son chemin"... "devient de plus en plus en plus difficile, voire impossible!"... "Sur la Somme on dit que les ponts sont coupés, qu'il n' y a plus à l'heure actuelle aucun passage et que les Allemands sont sur Boulogne."... " Il nous faut également faire demi-tour".

"Descendons sur Marck, là nous trouverons du pain ! dit Parrain"...

Ils se retrouvent au village de Marck-en-Calaisis,... queue interminable à la boulangerie...beaucoup de Belges venant du pays Noir, "bavards et exubérants". ..." Celui qui me suit, ..., oubliant, lui, que dans le malheur nous sommes tous frères, vient de me cracher dans le dos, probablement parce que je suis française et qu'il mangera bientôt de notre bon pain français"...

Arrivé leur tour, il n'y a plus de pain, plus de farine !

"Continuons notre chemin, décrète Parrain."

Nous arrivons sur la petite place d'Oye... mon grand-père voudrait franchir au plus vite le Pont de Gravelines et il a certainement raison !"... "Une activité aérienne se révèle soudain... Nous aboutissons en même temps à Gravelines"...

..." Hélas ! Nouvelle déconvenue ! là encore une mauvaise surprise nous attend ! ... le pont est barré"... "nous sommes refoulés sur la gauche du chenal du port de Gravelines, vers Grand-Fort-Philippe..."

... " où trouver un abri maintenant ? Mon grand-père s'en informe à la mairie... quelqu'un nous conduit, ô dérision ! à la Salle des Fêtes de ce petit port de pêche."... " De la paille a été étalée là, partout, pour la commodité des réfugés."

Grand-père part faire quelques courses. ... il "revient avec des nouvelles fraîches de Dunkerque qu'il a recueillies des lèvres même de l'un de nos compatriotes ayant quitté la ville quelques temps après nous. Que cela est intéressant à entendre ! Mais hélas ! il n'y a rien de bon, car rien n'est changé ! Les bombardements continuent plus intenses encore et sans relâche, sur la ville et sur le port ! La vie est intenable !Nous pensons aussitôt à ceux que nous avons laissés là-bas."...

... " La nuit se passe sans histoire, "...

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21 mai 2020

Mardi 21 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez"

(suite de l'article: Matinée du Mardi 21 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez")

L'après-midi du 21 mai est encore plus mouvementée. et sera le prélude à  toute une suite d'événements dont beaucoup seront le théâtre de choses énigmatiques et étranges !

... " C'est mon oncle Edmond, employé de Chemin de Fer, arrivant dans un état de surexcitation inimaginable devenant très vite le nôtre. Vite ... il nous faut nous dépêcher ... nous avons la possibilité de partir encore, "par faveur" nous dit-il ! Comme cela nous paraît étrange, à cette heure !

En gare de Coudekerque-Branche, un train prendra le départ pour une destination inconnue, par Calais et Boulogne. Il évacue le matériel sanitaire du Sanatorium de Zuydcoote. A Malo mes grands-parents sont déjà prêts. Tante Germaine se prépare également à partir avec leurs deux fillettes... Tout cela me semble fort beau, fort joli, pourtant ma mère et moi, hésitons. Mon père qui doit avoir devant les yeux, dans les oreilles et dans le coeur la concrétisation du spectacle de la nuit, insiste avec poids, "... "C'est dit-il, notre ultime chance, car ici déjà, c'est l'enfer, ce sera la grande catastrophe, et nous risquons fort, en demeurant sur place d'être réduits en bouillie !

Tristes de quitter son père, son oncle et Monsieur Bourbillon, réquistionnés, elle se prépare pour le grand départ avec sa famille.

Suivront ensuite une suite d'événements difficiles à résumer tant ils sont copieux en rebondissements de tous genres.

Le train est composé de  trois wagons à bestiaux fermés par des lourdes portes sans fenêtres. Ce train s'arrête sans arrêt san raison apparente, des bonnes soeurs en cornette, vraies ou fausses, s'affairent autour du train. 

LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

C'est la nuit, le train n'est que près de Calais seulement.

"... réalisant le danger qui fut le nôtre, mon grand-père exhale ses craintes. La voix éteinte, sans souffle, il halète:

- Il faut aller ! Il faut aller... nous ne pouvons pas demeurer là ! Non ! Non ! Ce n'est plus possible !

- Oui, je veux partir, j'ai peur, crie l'un des enfants en sanglotant, tremblant d'épouvante.

- Quittons ces lieux ! "...

Ils abandonnent leurs affaires dans le train, s'en vont à l'aveuglette dans la nuit noire, ... "Des hommes nous parlent dans le noir et nous guident à voix basses et graves, comme s'il s'agissait d'un grand secret. Quels sont-ils ?"..

... "A mi-voix toujours, ils nous guident:

- Par ici, entrez !

- Faites vite bon sang !"

... "Une exclamation au dehors pleine d'étonnement et de surprise nous signale qu'il tombe du feu du ciel à présent. Ce sont des bombes incendiaires faisant leur apparition nous dit-on."... " Nous apprenons que les Allemands bombardent systématiquement et simultanément les ports, et par ricochet les villes de Dunkerque et Calais en même temps que leurs agglomérations."...

 

 

21 mai 2020

Matinée du Mardi 21 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez"

" Dès sept heures les sirènes se mettent à hululer de sinistre façon dans l'air déjà tiède d'une très belle matinée qui s'annonce "...

... "c'est le sauve-qui-peut général car le contre-torpilleur "Adroit" a été gravement touché cette nuit par les bombes, de plus il est en train de s'échouer sur la plage de Malo-les-Bains"...

... "ses soutes contiennent une bonne dose de munitions, une belle cargaison d'obus et quantité de torpilles. Il y a crainte d'explosion massive, c'est pourquoi l'on évacue les habitants de Malo et une partie de ceux de Rosendaêl., tous recevant l'ordre d'ouvrir tout grand les fenêtres, tout ceci d'autant plus que la mer découvre l'épave à marée basse."...

Elle s'en va donc avec sa mère et ses frères (son père ayant dû se rendre sur son lieu de travail, étant réquisitionné en tant que facteur bien qu'il n'y ait plus de courrier !)

... "Nous allons, errant de rue en rue, "... "quittant la ville pour la campagne proche tout en épiant la moindre déflagration" ...

Ils rencontrent encore route de Furnes "la horde toujours cahin-caha des réfugiés belges et hollandais déambulant."... "Nous échouons à bout de souffle avec une rapidité extraordinaire, tout à fait par hasard, on ne sait comment, dans les caves d'une brasserie, en bordure de la berge nord du Canal de Furnes."...

LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

Il ne se passe rien de précis, juste "du côté de la mer, s'élevant dans les airs comme un feu d'artifice extraordinaire, des éclairs brillant au soleil, lambeaux de métal tordu sans doutes des débris de carcasse de navire, au milieu de sortes de fusées qui laissent dans la voûte des cieux leurs empreintes enfumées dérivant sur un fond bleu profond, le tout accompagné du bruit multiple et épouvantable des explosions, estimant que la marée doit être haute, nous retournons chez nous, "...

Rentrée chez elle, elle apprend des nouvelles de Dunkerque par son père, et "des nouvelles, il en pleut autant que de bombes,"... "l'Adroit, mais aussi le Trapu, le Pavon, un pétrolier le Niger et d'autres unités maritimes sont repérés, attaqués et endommagés plus ou moins gravement autant en plein chenal qu'au large ! des navires brûlent encore! Au port c'est le déluge, dit mon père."...

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