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TOUT SUR DUNKERQUE

12 juin 2020

Mercredi 12 juin 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez

 

"Monsieur Bourbillon nous annonce aussi que les Allemands ont affiché ce matin un ordre de réquisition des hommes valides y compris les jeunes gens, afin d'enfouir les cadavres d'animaux et les corps des morts gisant encore de-ci, de-là, en maints endroits, là où ils sont tombés."...

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A midi, Thérèse vient annoncer que son père, l'oncle Edmond, est malade et a été conduit à l'hôpital. Son frère, le père de Maman, se rend à l'hôpital de Rosendaël et raconte quand il revient:

LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

"Je ne sais pas si vous pouvez réaliser ce qu'il se passe là-bas, c'est effroyable ! L'hôpital est surchargé de blessés. On n'arrive pas à leur procurer même un minimum de soins, n'ayant pas assez de personnel qualifié resté sur place...

Beaucoup meurent sans que l'on ait eu l'occasion de s'occuper d'eux pour leur porter secours ou atténuer leurs souffrances. Il y a manque de pansements, de remèdes et pas suffisammment de civières ni de lits. IL y a des corps partout, morts ou vivants, bien souvent mutilés. C'est horrible à voir ! Il n'y a plus de place à la morgue"...


 

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11 juin 2020

Mardi 11 juin 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez

 

 De retour chez eux, ils examinent les dégâts : " L'obus dont m'a parlé mon père est passé là... il alla perforer l'angle opposé de la pièce au niveau du plancher pour exploser enfin, à bout de course et détruire la maison voisine dont il ne reste qu'un amas de ruines informes de poutres et de briques. Seul, le pied de l'une de mes chaises a été brisé net, et mon pauvre herbier dont j'étais si fière... a été perforé très savamment en son milieu."...

Les vitres ont été brisées un peu partout mais apparemment rien n'a été pillé. En revanche, au rez-de-chaussée, chez Madame Bourbillon, il y a eu pillage : table, chaises et buffet vide ainsi que de beaux tableaux.. " Un autre désenchantement survient à la constatation de la coupure de l'eau potable, de l'électricité et du gaz de ville... Nous avons encore une petite réserve de charbon et un réchaud à alcool."

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"Nous nettoyons sans relâche et sans fin des résidus de toutes sortes qui ont couvert d'un voile épais tous les objets LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASEsous lequel ils disparaissent"...

"Seul Serge est à son affaire ! Agenouillé devant le cageot où il range tous les jouets qu'il a abandonné si brutalement durant l'exode, il se retrouve, émerveillé, serrant à deux bras sur sa poitrine à tour de rôle l'ours de peluche rousse et le lapin de fourrure rose"...

"Seul manque Robert ! Quand reviendra-t-il donc ?"

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Monsieur Bourbillon leur raconte ce qu'il a vu :

" - Ce qui n'est pas en notre honneur, c'est qu'il y a des gens de notre région qui osaient détrousser les cadavres sur la plage, volant montres et alliances, vidant poches et portefeuilles.

- C'était peut-être dans le but de les rendre aux familles !

- Je ne le crois pas, car ils se débarrassaient tout aussitôt des papiers d'identité qu'ils rejetaient au vent !

- Ce n'est pas croyable !

- J'ai vu des soldats allemands les en empêcher."

Monsieur Bourbillon continue à narrer tout ce qu'il a vu sur la plage et parle aussi des prisonniers ...

 

 


 

 

 

10 juin 2020

Lundi 10 juin 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez

Ce sont les retrouvailles. A la sortie de Coudekerque-Branche, elle part avant les autres en vélo et arrive avenue Vallon à Rosendaël. La maison de son oncle et de sa tante a été détruite et elle retrouve son père oeuvrant dans les décombres.

" Nous sommes si heureux que nous ne savons que nous dire ! Et cependant nous avons tant de choses à nous raconter ! "

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" Quand la bombe est tombée sur la maison de ta tante, et ce n'était qu'une petite bombe, c'est heureux d'ailleurs, nous étions là tous les trois, ton oncle, Monsieur Bourbillon et moi, accroupis dans un tout petit réduit sou le carrelage du carré de l'entrée, c'est ce qui nous a sauvé la vie ! Mais j'ai eu bien peur tu sais ! Nous l'avons échappé belle, "... " Tout a été fracassé dans un nuage de poussière. On n'y voyait plus rien" ... "Il ne reste plus rien !"

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"Et puis, il fallait que j'aille malgré tout sur les lieux de mon travail"... " le 28 mai, pour m'y rendre, j'ai dû escalader, mon vélo à bout de bras, des montagnes de briques et de ruines fumantes de la hauteur d'une maison !  Il y en avait partout, dans toutes les rues de la ville."... " L'église de Malo a brûlé elle aussi, complétement, le 2 juin : il n'en reste plus rien que les murs. Et la Tour ! Et bien d'autres bâtiments encore !"...

Il raconte ensuite ce qui s'est passé dans le port et sur la plage.

"Moi je n'ai pas vu la plage, mais Monsieur Bourbillon nous en racontait ! Il s'y rendait journellement lui."...

Il continue encore à parler de cette Opération Dynamo...

Le reste de la famille arrive et c'est le désespoir de ma tante et de mes cousisnes.


 

9 juin 2020

Dimanche 9 juin 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez

" Et puis voilà ! C'est l' Heure ! Le grand jour est venu ! ...

Nous avons, je ne sais comment, des nouvelles ! Dunkerque est tombée le mardi 4 juin ... "

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" A la sortie de Bourbourg, nous sommes surpris par la quantité considérable de poissons morts surnageant ventre en l'air à la sortie de l'écluse en aval, formant un immense tapis argenté à la surface de l'eau du canal, et nous nous demandons sur le moment ce que cela signifie. Parrain conclut que l'on doit avoir ouvert les vannes des écluses du port afin de laisser pénétrer les eaux salées de la mer.

LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

A présent, nous nous sentons en plein champ de bataille. Les cultures sont saccagées "... " De larges cratères béants trouent la terre en maints endroits"... " Boeufs et vaches, chevaux morts gisent, les quatre fers en l'air dans leur rigidité cadavérique parmi l'herbe verte des prairies, tels des animaux de bois ou de carton. Ici git un petit âne, là une chèvre !"... " Parfois une petite croix piquée sur un monticule de terre argileuse fraîchement remuée, ou plus simplement un bâton dressé sur un tertre supportant un casque et quelques fleurs des champs"...

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" nous apercevons de loin, avec beaucoup de joie nos chers vieux clochers et beffrois"...

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8 juin 2020

Samedi 8 juin 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez

... "Ces deux horribles nuages énormes de fumée, cumulus monstrueux si noirs qui submergent Calais sur notre gauche et Dunkerque sur notre droite. Nous ne savons plus que penser"... LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

"Pourtant, il nous semble que depuis quelques jours nous n'entendons plus le bruit des bombardements"... "La bataille doit donc avoir cessée semble-t-il !

- Mais si tout est terminé, qu'est-ce qui peut bien brûler encore?

- Le pétrole ! déclare-t-il sans détourner le regard de cet affreux spectacle qui nous hante depuis de longs jours... et il y en a encore pour des mois ! ajoute-t-il d'une voix désabusée."

                                          ________________________________

 

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3 juin 2020

DUNKERQUE MIL NEUF CENT QUARANTE

DUNKERQUE MIL NEUF CENT QUARANTE

 

Ma Ville à moi n’est plus ! L’âme du vieux beffroi

S’est échappée un jour comme s’envole un songe !

Après avoir souffert de guerre et de mensonge

Elle a péri soudain de terreur et d’effroi.

 

Ma Ville à moi n’est plus ! Bonne Ville d’antan

Elevant aux cieux ses clochers de dentelle,

Sous de vieux marronniers abritant sa Chapelle

Et qui se consuma sous les feux de Satan

Achevant des brasiers jusqu’en sa Citadelle.

 

Ma chère Ville est morte ! Par toute la Cité

Ce ne fut plus qu’amas de ruines désolantesDUNKERQUE ILLUSTRATION

Où la Mort se lovait sur des cendres brûlantes,

Immolant trop de corps en sa férocité

Près des temples sacrés et des tours chancelantes.

 

Ville de mon Enfance où, presque en même temps

Les âmes s’envolaient, fuyant à tire d’ailes

L’hiver et les autans comme les hirondelles

Qui craignent la tempête et suivent le Printemps

Aux paisibles séjours, actives et fidèles.

 

Ma Ville a disparu ! Ville du Souvenir…

Venelles en lacets… gros pavés de grès rose…

Sur un quai le pêcheur taciturne et morose…

Et sur la Place enfin, tourné vers l’Avenir

Dressé dans sa vaillance et fuyant la nécrose,

 

Dans ma Ville perdue, un fier Jean Bart d’airain

Sous les cieux embrasés plonge son cimeterre ;

Sur le pavé cendreux, en fleurs, un fumeterre

Tandis que sur des morts s’écroule un souterrain,

Sinistre sépulture entrouvrant son cratère.

 

Ilot de ma jeunesse où vogue un souvenir

Et rôdent cent regrets, bien étrange Carthage

Que des corbeaux géants déchiraient sans partage,

Où jamais plus hélas je n’allais revenir

Regrettant du passé  le sublime héritage !

 

1 juin 2020

Samedi 1er juin 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez

..."Je m'en vais fréquemment voir sur le pas de porte cette fumée qui n'en finit pas d'obscurcir le ciel, s'étirant, épaisse, comme une chevelure au-dessus de Calais et de Dunkerque, toujours aussi compacte et aussi noire. On croirait que de violents orages sont sur le point d'éclater ! Qu'est-ce qui peut bien brûler encore ? Cela n'en finira donc jamais ! Sans cesse des coups retentisssent, venant de la direction de la Flandre Maritime. Tout cela est bien démoralisant pour nous. Nous désespérons de rentrer un jour chez nous."...

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... "Tout est calme d'ailleurs. La guerre semble s'être portée uniquement dans notre région, sur Dunkerque. Dieu ! Que cela est long! Comme j'ai hâte de m'en aller d'ici ! Demain cela fera huit jours déjà que nous habitons cette petite maison !"...

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30 mai 2020

Jeudi 30 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez

"La journée se passe assez tristement... Du seuil de la porte nous voyons toujours les deux épais nuages de fumées noires qui recouvrent Calais et Dunkerque. Ça n'en finira donc jamais de brûler." 

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" Je dors très mal cette nuit... toujours aussi chagrinée de tout ce qui se passe. Mon sommeil est peuplé de cauchemars, et je me réveille souvent, sentant le sol tressaillir longuement et sourdement sous moi tandis que les vitres vibrent comme si elles allaient soudain se réduire en miettes. J'en ai le coeur qui bondit ! Ce doit être encore des LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASEbombardements sur Dunkerque ! Sur notre maison peut-être ... Mon père ! et les autres ! Que font-ils ? Que deviennent-ils à cette heure ? Et toujours ces interminables trains de bombardiers lourdement chargés circulant dans le ciel lointain ! Comme cela doit être dur et terrible là-bas !

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28 mai 2020

Mardi 28 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez

"Nous avons de la chance cet après-midi, sous un soleil magnifique nous allons à la distribution de pain: c'est presque une promenade estivale !"LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

On peut remarquer que ces jours-ci, en 2020, le temps est presque le même qu'en 1940.

 

... "Devant la boulangerie, à Vieille-Eglise, il y a foule, mais tout le monde se révèle calme et discipliné"...

Décidément, c'est encore identique à l'heure actuelle mais pas pour les mêmes raisons.

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27 mai 2020

Lundi 27 mai 1940 - Extrait du livre "Sur la Paille, Dunkerque 1939-1940 - Témoignage de Gratienne Soyez

Ils sont installés dans la petite maison de Nouvelle-Eglise sur des ballots de paille. Madame Kerkhove, la propriétaire leur apporte du café chaud. Ils se rendent par groupe à Vieille-Eglise pour acheter du pain.LIVRE SUR LA PAILLE AVEC PHRASE

" Madame Kerkhove nous apprend des nouvelles entendues à la radio : Calais est occupé presque entièrement par les Allemands, quelques bastions toutefois résistent encore autour du Vieux Calais où se trouve la Tour du Guet. Nous assistons d'ici à un spectacle atroce et qui, bien que lointain nous brise le coeur. Là-bas, vers Calais, une fumée épaisse et noire se dirige vers l'est sous la poussée du vent. Et du côté de Dunkerque, une image similaire nous dit suffisamment que nous avons toute chance de ne plus rien retrouver à notre retour !

- Ce sont les réservoirs de pétrole qui continuent de flamber, nous dit Parrain.

 Je me dis en moi-même que ce doit être toute la ville qui flambe ainsi, pour qu'il y ait tant et tant de fumée. Ce n'est pas croyable! Comme j'aimerais savoir ! "

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